Vernissage : 13/09/2017
du 14/09/2017 au 20/10/2017
Anita Gauran développe une recherche photosensible, à la fois étrange, inquiétante et savante, et dans le même temps ludique et généreuse. L’artiste travaille à partir d’une matière photographique prélevée dans les musées et dont les différents éléments sont ensuite mis en perspective les uns les autres. Ils font l’objet de photomontage et autres ajouts qui à la fois les altèrent et les révèlent.
DES FIGURES DU PASSÉ
À l’heure du tout numérique, Anita Gauran développe une posture singulière au sein d’une génération qui fait sienne la réappropriation d’images largement disponibles sur le web. Munie d’un appareil argentique, l’artiste arpente les musées et les sites archéologiques dont elle exhume des figures séculaires, statuaires antiques, bas reliefs médiévaux, reliques, pour en faire les sujets de sa production photographique. Sans nostalgie ni passéisme, l’artiste dresse le portrait intime d’une civilisation aussi vénérable qu’hétérogène. Autour des points de vues resserrés en noir et blanc, attachés aux corps et aux détails, le hors champ photographique produit une atmosphère mystérieuse, hors du temps, un vide à investir dont l’artiste s’empare avec une irrévérence bienveillante.
UN TRAVAIL DE LABORATOIRE
De retour au laboratoire, Anita Gauran travaille avec le processus du développement photographique argentique en introduisant des déplacements dans sa technique même ou en imitant des procédé spécifique au médium. Il peu s’agir d’ajout d’objets extérieur au laboratoire posé sur le papier sensible qui créer des silhouettes en réserves blanches. Les endroits n’ayant pu être traversés par la lumière de l’agrandisseur restent vierges à l’inverse des endroits entièrement exposés qui révèle l’image initiale.
NOTRE RAPPORT À L’HISTOIRE
Avec pour point de départ des figures existante plus ou moins connu, des trouvaille archéologique, des faits historique, Anita Gauran les confronte, les remet en jeux en utilisant l’empreinte, le photomontage, le display.
Pour chacune de ses figures historiques, Anita Gauran détermine un objet d’altération. Ainsi s’établit un rapprochement entre la représentation de l’image et l’objet posé sur le papier qui va laisser son empreinte en blanc. Cette technique du photogramme a été utilisée dès les origines de la photographie, le mot rayogramme quant à lui, a été inventé par Man Ray (en référence à son propre nom). Les sujets sont ainsi mis à l’épreuve d’un processus de caviardage en tout genre, des plus intimes aux plus ornementaux, donnant lieu à des associations poétiques, incongrues presque irrévérencieuses. Il se crée alors entre l’image et le signe une œuvre qui interroge notre rapport à l’art et à l’histoire dans un acte de démystification, entre pratique vaudou et jeu formel… exploration des potentialités dormantes d’une image.
Pour le PHAKT- Centre Culturel Colombier, Anita Gauran réalisera une exploration photographique autour du cabinet de curiosités et un travail plastique autour des analogies possibles entre une feuille de papier photo et le drapé antique.
L’exposition fait suite à une résidence d’artiste coordonnée par le PHAKT à l’école Jacques Prévert où Anita Gauran a installé son atelier de novembre 2016 à juin 2017. + d’infos : ici
L’ARTISTE
Anita Gauran est diplômée de l’École Européenne Supérieure d’Art de Bretagne – site de Rennes en 2013, après un cursus Erasmus à l’Athens School of Fine Arts en 2010-2011. Depuis 2009, son travail a fait l’objet de plusieurs expositions collectives à Rennes, Lorient et Paris. Elle a participé également à des expositions à l’étranger et notamment à Athènes et à l’Académie des Beaux Arts de Finlande à Helsinki. Dernièrement, elle a été invitée à exposer à la galerie Eva Vautier à Nice, à la galerie du 48 à Rennes et au château de Kerjean en Finistère. Elle est actuellement en résidence d’artiste à l’Ecole Jacques Prévert à Rennes.