Vernissage : 05/10/2006
du 09/10/2006 au 03/11/2006
Premier volet d’une résidence sur le quartier du centre ville et plus spécifiquement du Colombier Paint it, black* présente une sélection de dessins réalisés en 2005. Ce qui retient l’attention, c’est la variété des techniques : stylo-bille, gouache, acrylique, glycérophtalique, aquarelle, .. autant de médiums différents qui requalifient la définition même d’œuvre dessinée. Chaque sujet active une nouvelle expérience qui se renouvelle radicalement à chaque production, le format évoluant selon la série. L’utilisation quasi systématique du noir & blanc, le choix des formes et des textures n’est pas sans rappeler un univers « pop » qui se retrouve dans les choix des motifs de départ : prospectus, emballages, enseignes de magasins. La création picturale s’opère par déplacement, alternant entre des propositions abstraites et figuratives : comment un détail peut-il s’extraire de la réalité par l’acte de représentation et paradoxalement s’éloigner d’un regard intelligible au monde ?
La résidence proposée à Jean François Karst s’articule sur un mode de présence, une mise en réaction visuelle à un environnement et un soutien à un processus de création revendiqué. A l’affût, avec les moyens propres à son époque, l’artiste actualise par la même occasion l’image convenue du peintre au chevalet. Le téléphone portable option photo remplace le carnet de croquis, une forme imprimée sur une étiquette de vêtement devient le support d’une création ornementale. Au cœur d’une boutique, sur un toît ou dans un hall d’immeuble, cette captation subjective questionne la valeur de ce qui est représenté, la notion de choix et d’attention aux choses : « un inventaire de possibilités ».
Dans ce cheminement, l’artiste se retrouve en confrontation à l’architecture, aux flux sans cesse répété des humains et à la prolifération de signes et d’images. Accompagné lors de visites guidées et subjectives avec un habitant, un usager, un élu, l’objet est de démultiplier son regard par des rencontres avec des lieux, des groupes de personnes des individus. Restituées en juin 2007 hors les murs, les production se déclinent dans la galerie et dans la ville, comme pour en montrer un envers et questionner la place du regard dans l’espace public.
*© The Rolling Stones, 1966