du 03/02/2015 au 13/05/2015
En avril 2015 Raphaële Jeune invite François Deck autour d’un travail à huis-clos de l’École Erratique, dispositif collaboratif auto-organisé à cinq participants initié par l’artiste François Deck.
Que peut être aujourd’hui un art comme expérience ?
Dewey (1936) : « tout ce qui exacerbe le sentiment de vie dans l’instant présent est un objet d’admiration intense. » Le philosophe relie ici expérience de vie et expérience esthétique. Si des artistes ont tenté de réaliser ce lien, l’art reste l’objet d’une réception esthétique cantonnée à l’institution. Pourtant, éprouvée au présent, toute expérience peut être événement esthétique, expression de l’élan vital où logent désir et créativité de l’être. Si l’on en croit Dewey, la dimension esthétique de l’existence fonde l’éthique. Le système capitaliste l’a bien compris et développe aujourd’hui une « économie de l’expérience » où la valeur se mesure à l’intensité des affects d’un Sujet invité à vivre des expériences. Dans ce contexte, que peut être aujourd’hui un art comme expérience ?
Une session est à l’initiative de quiconque rencontre un problème et souhaite le partager.
Cinq personnes, ni plus, ni moins, sont rassemblées.
Une personne invite deux personnes qui chacune en invite une autre.
L’école erratique est un espace de transition entre l’échelle des problèmes globaux et celle de l’individu.
Faire connaissance en élaborant ensemble des problèmes, c’est aborder les différences
de perception comme la source de nouveaux possibles.
Les situations de problème sont déterminées alors que la forme d’un problème est indéterminée.
La formulation spécifique d’un problème est stratégique.
Augmenter la valeur des problèmes par un retard concerté des solutions et subjectiver les problèmes de façon imprévisible, tel est le programme de l’école erratique.
François Deck Shanghai, le 6 avril 2012
Texte de François Deck et Raphaële Jeune
Texte issu de la revue Optical Sound n°2 de Pierre Beloüin, P. Nicolas Ledoux et Pascal Béjean.